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Européens et Américains doivent soutenir, ensemble, la politique de M. Obama au Proche-Orient

Le Monde

mardi 29 جمادى الآخرة 1430

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Dans cet appel, un groupe d’anciens dirigeants et d’anciens ministres européens apportent leur appui à une initiative d’un groupe de personnalités constitué aux Etats-Unis et appelle à des efforts parallèles en Europe pour soutenir le président Obama dans la nouvelle politique qu’il a engagée en faveur de la paix au Proche-Orient.

Le président Obama s’est engagé avec un très grand courage dans une voix nouvelle au Proche-Orient, en rompant avec la politique antérieure désastreuse et sur la base d’une vraie politique d’avenir. Son discours du 4 juin au Caire l’a démontré. Peu après son investiture, un groupe de personnalités américaines, républicaines et démocrates, avait remis au président un rapport l’appelant à s’engager personnellement et sans tarder dans la recherche d’une solution au conflit israélo-palestinien. L’importance de ce rapport tient à l’identité de ses auteurs (1), à la stratégie qu’il préconise et aux développements de la nouvelle politique étrangère américaine.

Nous soutenons le président Obama dans ses efforts et appuyons l’initiative de ce groupe américain qui s’est constitué depuis en un groupe de soutien et d’encouragement pour accompagner l’administration américaine dans ses efforts. Nous pensons que le rapport de ce groupe présente une vision exacte de la situation et propose une approche équilibrée, efficace et juste pour la solution du conflit.

Comme le groupe américain, nous pensons nous aussi que les parties ne sont pas en mesure de relancer seules un processus de paix, cela a été amplement prouvé. Les Etats-Unis et Barack Obama ont donc une responsabilité particulière, et peut-être unique à ce stade, pour engager enfin un processus de règlement selon des principes déjà acceptés par Israël et les Palestiniens.

Le groupe a raison de mettre l’accent sur la nécessité de deux Etats délimités selon les tracés du 4 juin 1967, qui s’accorderaient sur des modifications mineures et réciproques pour prendre en compte les zones fortement peuplées d’Israéliens en Cisjordanie. Nous pensons à cet égard que le tracé du "mur", et son principe même, devra être revu dans le cadre de l’accord global. La question des réfugiés trouverait sa solution dans le cadre des deux Etats et n’impliquerait donc pas un droit de retour général, mais la mise en place d’instruments reconnaissant l’injustice subie par les Palestiniens et apportant des indemnisations financières significatives ainsi qu’une aide pour leur installation définitive.

Quant à Jérusalem, la ville serait capitale des deux Etats, avec un statut spécial pour les lieux saints, donnant à chaque partie le contrôle de ses lieux sacrés respectifs sans aucune entrave d’accès.

L’Etat palestinien serait démilitarisé et, conjointement, Israël bénéficierait de mécanismes de sécurité particuliers dans le respect de la souveraineté palestinienne. Enfin et surtout, une force multinationale serait déployée pour une période intermédiaire afin d’assurer une transition pacifique. Cette force de garantie de la paix sous mandat des Nations unies pourrait être double : elle serait composée, du côté israélien, de troupes américaines et de pays européens volontaires si Israël le demandait. Et, du côté palestinien, de troupes européennes, jordaniennes, égyptiennes et autres.

Afin que les Palestiniens puissent redevenir un interlocuteur fiable, capable de conclure un accord et de le mettre en oeuvre, un gouvernement palestinien d’union nationale doit être formé, et inclure le Hamas. Israël lui-même, en négociant indirectement avec le Hamas, reconnaît que ce mouvement est trop puissant pour être ignoré.

Washington devrait donc abandonner la politique d’isolement du mouvement islamiste héritée de l’administration Bush et qui a échoué, et adopter une politique qui aiderait à l’émergence d’une vision modérée au sein du Hamas et cesserait de dissuader les tierces parties qui cherchent le dialogue avec ce mouvement dans le but de lui faire clarifier ses positions. Les Etats-Unis devraient activement encourager une réconciliation nationale palestinienne et proclamer qu’un gouvernement palestinien qui acceptera un cessez-le-feu avec Israël, reconnaîtra le président Mahmoud Abbas comme négociateur en chef et s’engagera à respecter les résultats d’un référendum national sur un accord de paix ne sera pas boycotté ni soumis à des sanctions.

Le discours de Barack Obama au Caire est un discours refondateur, inspiré et sincère, qui ne peut qu’emporter l’adhésion de tous ceux qui désespéraient de voir un jour le Proche-Orient vivre dans la paix. Il nous paraît évident que l’Europe doit aider le président américain de toutes ses forces à continuer dans cette excellente initiative, quels que soient les aléas qu’il rencontrera inévitablement en recherchant et en soutenant des initiatives européennes dans l’esprit de la démarche lancée par nos partenaires américains.

Massimo D’Allema, Jean François-Poncet, Lionel Jospin, Alain Juppé, Louis Michel, Teresa Patricio Gouveïa, Chris Patten, Romano Prodi, Mary Robinson, Michel Rocard, Jorge Sampaio, Helmut Schmidt, Clare Short, Peter Sutherland, Erkki Tuomioja, Hubert Védrine, Simone Veil, Vaira Vike-Freiberga, Lena Hjelm Wallén, Richard von Weiszäcker.

(1) Brent Scowcroft, Zbigniew Brzezinski, Chuck Hagel, Lee H. Hamilton, Carla Hills, Nancy Kassebaum-Baker, Thomas R. Pickering, Theodore C. Sorensen, Paul A. Volcker, James D. Wolfensohn.


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