Middle East Watch
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© George – décembre 2024
L’Orient Le Jour
mardi 3 جمادى الأولى 1430
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La poursuite au rythme actuel de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée risque d’anéantir les chances de création d’un État palestinien aux côtés d’Israël, a mis en garde hier l’ONG israélienne Ir Amim. « Si la colonisation continue, il sera bientôt trop tard pour une solution au conflit basée sur deux États. Ce sera l’impasse absolue », a averti l’avocat Daniel Seidemann, à la tête de cette ONG, qui s’est spécialisée dans le suivi de la colonisation de la partie orientale de Jérusalem, annexée par Israël après sa conquête en juin 1967. Il a indiqué lors d’un colloque à Jérusalem que des appels d’offres avaient été lancés depuis la conférence d’Annapolis (États-Unis), en novembre 2007, pour près de 2 000 logements pour des juifs dans la partie orientale. Me Seidemann, qui est fréquemment consulté par des responsables de l’administration américaine, s’est toutefois déclaré persuadé que sous la présidence de Barack Obama, Washington va faire pression sur le gouvernement de Benjamin Netanyahu pour donner un coup d’arrêt à la colonisation.
Chaque nouvelle maison construite dans les implantations rend encore plus difficiles les chances d’un accord israélo-palestinien, a déclaré pour sa part Hagit Ofran, porte-parole du mouvement anticolonisation La paix maintenant. Elle a dénoncé le « double jeu » de l’ancien gouvernement d’Ehud Olmert du parti centriste Kadima, lui reprochant d’avoir « poursuivi la colonisation à un rythme intensif, particulièrement en 2008, tout en affichant sa volonté d’aboutir à un accord de paix basé sur deux États ». À Jérusalem-Est, 2 400 appels d’offres supplémentaires ont été lancés entre 2006 et 2009, selon la même source. Des travaux sont en cours pour la construction d’une soixantaine de logements juifs dans le quartier de Arab al-Sawahra de Jérusalem-Est, a révélé hier La paix maintenant. Selon Mme Ofran, « ils visent à compléter la ceinture de quartiers juifs qui entourent la partie orientale arabe de Jérusalem, et nous nous élevons contre ce projet qui nuit aux espoirs de paix ».
Selon la municipalité de Jérusalem, ces plans ont été approuvés en 2000, et le chantier en question ne constitue pas un nouveau projet de colonisation. Les limites municipales de Jérusalem, unilatéralement fixées par Israël, n’ont jamais été reconnues par la communauté internationale et suscitent des critiques, notamment de l’administration américaine. Les Palestiniens, qui veulent faire du secteur oriental de Jérusalem la capitale de leur futur État, font valoir que la colonisation israélienne est le principal obstacle sur la voie de la paix. Le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a affirmé hier que l’Autorité palestinienne envisageait « de saisir le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Assemblée générale » pour faire arrêter la colonisation israélienne.
Quelque 190 000 Israéliens vivent dans une douzaine de quartiers de colonisation à Jérusalem-Est où habitent 270 000 palestiniens.
En outre, la France a jugé hier « particulièrement préoccupant » un projet d’extension de Maale Adoumim, la deuxième colonie la plus peuplée de Cisjordanie, et renouvelé son appel au gel par Israël de ses activités de colonisation. « Les projets d’extension de la colonie de Maale Adoumim sont particulièrement préoccupants en ce qu’ils compromettent la création d’un État palestinien viable, sans laquelle il ne peut y avoir de paix au Proche-Orient ni de sécurité durable pour Israël », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Éric Chevallier.