Middle East Watch
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© George – décembre 2024
Le Monde et AFP
lundi 26 شوال 1431
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La Cour suprême israélienne a rejeté lundi 4 octobre l’appel de la militante pacifiste nord-irlandaise Mairead Maguire, prix Nobel de la paix, contre son expulsion d’Israël. "Son expulsion peut désormais intervenir à n’importe quel moment", a indiqué Salah Mohsen, porte-parole de l’association d’assistance judiciaire Adalah.
Mme Maguire, 66 ans, avait été appréhendée le 28 septembre à sa descente d’avion à l’aéroport Ben-Gourion de Tel-Aviv où elle arrivait pour une visite d’une semaine consacrée à des entretiens avec des militantes pacifistes internationales en Israël et dans les territoires palestiniens. Elle avait été aussitôt placée en détention.
Figure internationale de la cause palestinienne, Mairead Maguire faisait partie des dix-neuf militants pacifistes qui avaient essayé de se rendre à Gaza début juin à bord du cargo irlandais Rachel Corrie pour briser symboliquement le blocus imposé depuis 2006 par Israël. Les activistes propalestiniens avaient été expulsés par les autorités israéliennes une semaine après l’assaut meurtrier de commandos de marine israéliens contre le ferry turc Mavi Marmara.
"ÉPURATION ETHNIQUE DES PALESTINIENS"
Vendredi, un tribunal local israélien avait rejeté un premier appel de Mme Maguire contre la décision de la refouler, considérant qu’elle avait été dûment avertie en juin au moment de son expulsion qu’elle ne serait pas autorisée à entrer en Israël durant les dix prochaines années. La militante a affirmé au contraire aux trois juges de la Cour suprême qu’au moment de son expulsion elle avait annoncé son intention de venir fin septembre et que les autorités "lui avaient promis qu’elle serait autorisée à revenir en Israël", selon ses avocats.
"La paix régnera un jour dans ce pays, je crois, mais seulement lorsque Israël mettra fin à son apartheid et à l’épuration ethnique des Palestiniens", a plaidé, à son arrivée au siège de la Cour suprême à Jérusalem, la Prix Nobel de la paix 1976, récompensée pour ses efforts pour la réconciliation nationale en Ulster.
Durant sa détention, elle a "souffert de nausées et de déshydratation", selon le porte-parole d’Adalah. "Elle a dû être hospitalisée vendredi soir pour des examens médicaux avant de retourner au centre de détention [de l’aéroport Ben-Gourion] la nuit dernière", a précisé Salah Mohsen. "Elle est encore fatiguée mais elle a un bon moral", a-t-il ajouté.